Souvent mis dans le même panier, l’anti-diète et l’alimentation intuitive représentent deux termes bien distincts. Utilisé maintenant à toutes les sauces, je vous invite aujourd’hui à les départager, mais surtout à reconnaître le vrai du faux.
La culture des diètes
Le mouvement anti-diète en est un qui va à l’encontre du courant actuel des diètes. Malgré plusieurs recherches exhaustives, il est difficile de déterminer à quel moment précisément ce mouvement a été créé. Ceci dit, on pourrait attribuer à la nutritionniste Christy Harrison un grand mérite dans la popularisation du terme. En effet, c’est elle l’auteur du livre à succès Anti-Diet, maintenant traduit en français au titre «Anti-Régime».
L’anti-diète remet donc en question la culture des diètes établie depuis longtemps. On ne parle en effet plus uniquement de la diète à elle seule, mais bien de la culture qui l’entoure. Cette culture des diètes a développé des tentacules dans plusieurs sphères et mène beaucoup d’idéologies en lien avec le corps et les aliments, notamment :
- Il faut être mince pour être heureux, avoir du succès, être en couple, réussir, se faire aimer, etc.
- Il faut tout faire pour perdre du poids et essayer d’atteindre cette minceur, il est inacceptable de vivre dans un corps différent.
- Certains aliments nous permettent d’atteindre l’objectif de la minceur alors que d’autres nous nuisent
- Certains corps sont acceptables alors que d’autres ne le sont pas
Anti-diète
L’anti-diète a pour but de remettre en question ces croyances durement ancrées en nous. Lorsqu’on dit «être » anti-diète, c’est donc qu’on reconnaît les idéologies de la culture des diètes et qu’on décide de ne pas y adhérer. Plus facile à dire qu’à faire ? Il arrive que oui.
C’est d’ailleurs pourquoi plusieurs professionnels de la santé (notamment les nutritionnistes) s’affichent comme étant «anti-diète ». Ces personnes ont donc une approche qui permet de développer ce radar à culture des diètes et nous donner des outils pour y faire face.
Cela dit, le terme « anti-diète » a été très galvaudé. Être anti-diète c’est « à la mode » : on en parle beaucoup, on voit que c’est quelque chose de relativement nouveau, qui semble faire du bien, etc. Ainsi, les compagnies et les individus peuvent vouloir capitaliser sur cette tendance (qui n’en est pas une !) et nous faire croire, à l’aide d’outils de marketing fabuleux, que ce qu’ils nous proposent respecte ces principes. Il est donc très important, comme consommateur, de faire nos recherches avant de payer une personne ou un produit.
- Est-ce que la personne peut nous expliquer en quoi sa technique est anti-diète, est-il possible d’avoir plus d’informations sur le produit ?
- Est-ce qu’on tente de nous faire calculer/mesurer/peser ce qu’on mange ?
- Est-ce que le produit/compagnie a réellement mon bien-être à cœur ou est-ce qu’ils veulent seulement mon argent ?
- Est-ce que c’est flexible ou c’est une façon de faire rigide ?
Et l’alimentation intuitive dans tout ça ?
L’alimentation intuitive est un outil utilisé par les nutritionnistes-diététistes qui ont une approche anti-diète pour nous aider. Ce n’est donc pas la même chose que l’anti-diète, mais ça en fait partie. Une alimentation intuitive a pour but de rejeter toutes les règles alimentaires qui découlent de la culture des diètes : certains aliments sont bons, d’autres sont mauvais, il faut manger à certaines heures, certaines quantités sont appropriées, d’autres non, il faut se fier à l’heure pour manger, il faut se fier à sa portion pour savoir qu’on a suffisamment mangé, etc.
Cet outil permet donc à la personne de développer ses propres critères en alimentation : arrêter de manger quand elle se sent satisfaite, manger quand elle ressent la faim, manger quand elle ressent une émotion qui a besoin d’être apaisée, manger des aliments qui lui font sentir bien (peu importe lesquels !), manger sans culpabilité, etc.
On remarque que de plus en plus de gens ont de l’intérêt pour cette vision des choses. Une réelle révolution et transformation est en train de se produire. Elle n’est pas nécessairement facile ni accessible, mais elle est présente et prend de l’ampleur. Que ce soit en lisant des articles ou des livres, en écoutant des balados ou des entrevues, en rencontrant des professionnels de la santé ou en suivant des créateurs de contenu qui ont cette approche, il n’y a pas de petits gestes pour remettre cette culture des diètes en question.
Article créé en collaboration avec Marjolaine Cadieux, Dt.P, M.Sc