Bon ou mauvais choix? Analyse et commentaires de la liste d’ingrédients de deux produits populaires.

Il n’y a pas de doute, nous vivons à une époque où le marketing alimentaire est intense, voire abusif! Certains produits sont décrits par l’industrie comme des solutions miracles permettant de régler tous les problèmes relatifs à l’alimentation. Qu’il soit question de perte de poids, de remède aux troubles digestifs ou de se faciliter la vie en cuisine, toutes les raisons sont bonnes pour nous encourager à consommer des produits aux vertus prometteuses. Mais une question demeure: en avons-nous vraiment besoin?

Même s’ils sont considérés par les fabricants comme de meilleures options pour la santé, plusieurs des produits que l’on nous propose ne sont pas très recommandables. Comment réussit-on à ne pas se faire avoir par les publicités et les étiquettes trompeuses? Pour mieux comprendre, voici l’analyse de deux produits fréquemment achetés par les consommateurs.

Trucs express pour faire de meilleurs choix

En premier lieu, pensez à sélectionner le plus souvent possible les aliments se situant dans le pourtour de l’épicerie. En règle générale, c’est à ces endroits qu’on peut trouver les fruits et légumes frais, les produits de boulangerie, la section des poissons et fruits de mers, les fromages et les alternatives à la viande. On peut aussi souvent y trouver plusieurs options de prêt-à-manger plus intéressantes (ex: hummus, salades à base de grains entiers, trempettes au yogourt…).

Deuxièmement, faites attention au marketing: les étiquettes sont souvent trompeuses et pourraient vous porter à croire qu’un aliment est sain alors qu’il ne l’est pas réellement! Les allégations nutritionnelles telles que ‘’réduit en gras’’ peuvent bien souvent cacher un ajout de sodium ou de sucre en comparaison avec la version classique du même aliment.

 

Les deux aliments sous la loupe

 

  1. Yogourt allégé à saveur de dessert

 

On tente malheureusement souvent de tromper les consommateurs en leur proposant des alternatives peu nutritives ayant pour objectif de remplacer les desserts traditionnels denses en calories. Voici un exemple décrivant bien cette tactique. On peut retrouver des allégations telles que ‘’sans sucre ajouté’’, ‘’source de 8 éléments essentiels’’ ou ‘’35 calories par portion de 100 g’’ sur le site web d’une compagnie bien connue. On va même jusqu’à mentionner que le produit contient des saveurs naturelles et artificielles en nous faisant croire qu’il s’agit d’un point fort du yogourt. Outch!

Pour ce qui est de la liste d’ingrédients, elle est souvent bien plus longue et complexe que ce qu’on peut espérer d’un yogourt. En temps normal, ces aliments contiennent du lait ou de la crème, des cultures bactériennes et parfois, des protéines de lait. C’est tout. 

Comme vous pourrez le remarquer sur la liste décrite ci-dessous, le produit sélectionné pour notre étude renferme une panoplie d’additifs texturants (ex: amidon de maïs, gélatine, pectine, gomme de caroube…), antioxydants (ex: citrate de sodium, acide citrique…), d’arômes et de colorants artificiels. Le produit contient aussi des vitamines ajoutées dans la préparation (ex: vitamine A et D sous des formes actives). Qui plus est, pour donner l’impression que le yogourt est riche en protéines, on y ajoutera de la poudre de protéines de petit lait et de lactosérum. Il s’agit toutefois d’un ingrédient ultra-transformé qui doit être consommé avec modération.

 

INGRÉDIENTS: 

LAIT ÉCRÉMÉ, EAU, FRAISES, CONCENTRÉS DE PROTÉINES DE LAIT ET DE LACTOSÉRUM, AMIDON DE MAÏS MODIFIÉ, PURÉE DE FRAMBOISES, PURÉE DE CANNEBERGES, GÉLATINE, ARÔME NATUREL ET ARTIFICIEL, CULTURES BACTÉRIENNES ACTIVES, ACIDE CITRIQUE, CITRATE DE SODIUM, GOMME DE CAROUBE, SUCRALOSE (FRAISES ET CRÈME : 17 MG, LIME DES KEYS : 18 MG, CROUSTADE AUX PETITS FRUITS : 22 MG, CITRON MERINGUE : 19 MG PAR PORTION DE 100 G), PECTINE, COLORANT (CONTIENT DE LA TARTRAZINE), PHOSPHATE MONOCALCIQUE, PALMITATE DE VITAMINE A, VITAMINE D3, SORBATE DE POTASSIUM.

 

  1. Repas surgelés « santé »

Même s’ils ont l’air appétissants, faites attention de ne pas tomber dans le piège des repas surgelés dits  « santé». Ils possèdent souvent une longue liste d’ingrédients comprenant plusieurs additifs non essentiels; ceux-ci visent à modifier la texture ou la couleur du produit fini. Dans le cas du repas analysé ici, on peut entre autres noter la présence de plusieurs composés qu’on ne pourrait pas retrouver dans notre garde-manger: protéines d’isolat de soya, carraghénine, lécithine de soya, ester tartrique, inosinate et guanylate disodique ne sont que quelques exemples tirés d’une variété impressionnante d’additifs présents. Sont-ils tous dangereux pour la santé? Pas nécessairement.  Souhaite-t-on pour autant les retrouver dans notre assiette de façon quotidienne? Ça, non!

Le sucre se cache aussi dans cette assiette sous plusieurs formes. On comprend du sucre simple, mais aussi du dextrose et du jus de canne évaporé. Puisqu’on sait que les sucres ajoutés sont à consommer avec parcimonie, c’est un autre argument en défaveur de ces repas.

 

INGRÉDIENTS: 

PÂTES CUITES (EAU, SEMOULE DE BLÉ DUR ENRICHIE, BASILIC, PERSIL, HUILE D’OLIVE, BLANCS D’ŒUFS EN POUDRE), MORCEAUX DE POULET CUIT ASSAISONNÉS (POITRINE DE POULET, EAU, HUILE D’OLIVE, PRODUIT D’ISOLAT DE PROTÉINES DE SOYA [PROTÉINES D’ISOLAT DE SOYA, FÉCULES DE MAÏS ET POMMES DE TERRE MODIFIÉES, AMIDON DE MAÏS, CARRAGHÉNINE, LÉCITHINE DE SOYA], DEXTROSE, CHLORURE DE POTASSIUM, TOMATES SÉCHÉES AU SOLEIL, SEL, PHOSPHATES DE SODIUM, OIGNON ET AIL DÉSHYDRATÉS, ÉPICES, EXTRAIT D’ÉPICES, CARAMEL, ARÔME), EAU, COURGETTE VERTE, COURGETTE JAUNE, ÉPINARD, VIN CHARDONNAY, FROMAGE DE STYLE PARMESAN (LAIT ÉCRÉMÉ, CULTURE FROMAGE, SEL, ENZYMES, CELLULOSE), HUILE D’OLIVE, AMIDON DE MAÏS MODIFIÉ, BASILIC, AIL, BASE DE POULET (VIANDE DE POULET ET JUS DE POULET, SEL, GRAS DE POULET, SUCRE, PROTÉINE HYDROLYSÉE [MAÏS, GLUTEN DE BLÉ, SOYA], LACTOSÉRUM EN POUDRE, EXTRAIT DE LEVURE, ARÔME NATUREL, INOSINATE ET GUANYLATE DISODIQUE, EXTRAITS DE CURCUMA ET ROCOU), BEURRE, OIGNON, SUCRE, PURÉE D’AIL, JUS DE CANNE ÉVAPORÉ, OIGNONS VERTS, PERSIL, SEL, ÉPICE, SEL MARIN, ASSAISONNEMENT (SEL MARIN, AIL, OIGNONS DÉSHYDRATÉS, POIVRONS ROUGES, HUILE DE SOYA), ESTERS TARTRIQUES DES MONO- ET DIGLYCÉRIDES ACÉTYLÉS, MONO- ET DIGLYCÉRIDES. CONTIENT : BLÉ, SOYA, LAIT, ŒUF, SULFITES.

Vendus dans des emballages arborant des teintes de vert, souvent considérées comme plus ‘’naturelles’’, ces repas constituent un bel exemple de marketing trompeur.

Si vous deviez retenir une seule et unique chose de cet article, ce serait de chercher à remplir votre panier d’épicerie avec un maximum d’aliments frais et minimalement transformés. En effet, il existe différents niveaux de transformation des aliments et les aliments ultra-transformés doivent être consommés à l’occasion seulement. Les repas préparés, yogourts sucrés, céréales à déjeuner, barres tendres, croustilles et autres grignotines devraient donc occuper une place réduite dans le panier d’épicerie.

Cet article a été écrit en collaboration avec Cynthia Marcotte

Pour en connaître davantage sur la saine alimentation :

Lecture des étiquettes : Comment analyser la valeur nutritive et la liste d’ingrédients 

Boissons énergisantes versus boissons énergétiques

Initiation au «food prep»